dimanche 13 octobre 2013

La SF à l'honneur aux deux coins de France : E-Topie & Utopiales

L’endroit où j’aimerais être en Novembre, c’est Nantes. Non pas seulement parce que c’est une jolie ville et que ce serait sympa d’y passer, mais parce que cette ville fête la science-fiction du 30 octobre au 4 novembre dans un festival… visiblement à gros budget.




Les Utopiales, que ça s’appelle, et même que ça s’oriente sur la littérature et les BDs, les sciences, le grand et le petit écran, les jeux vidéos et l’art. En gros tout ce que j’aime vous présenter sur ce blog, et je suis trop jalouse !

N’hésitez pas à me (nous !) faire quelques petits retours si vous avez la chance d’y mettre les pieds, car je suis pour ma part exactement de l’autre côté de la France et je ne pourrai y être.


Qu’à cela ne tienne, j’ai regardé ce qu’il se passait du côté de chez moi, dans les Bouches du Rhône. Pensant ne rien trouver, bien sûr. Hé bien, je me mettais le doigt dans l’œil !

A l’occasion de Marseille Provence 2013 (pour ceux qui n’auraient pas suivi, cette ville n’est pas seulement le repaire du grand banditisme, c’est aussi la Capitale de la Culture cette année !), une série de projets regroupés sous le nom de e-topie sont diffusés sur Marseille, Aix-en-Provence et ses alentours. Ce n’est pas à proprement parler de la SF, mais plutôt des projets artistiques innovants et futuristes.




L’un d’entre eux en particulier m’a vivement impressionnée hier soir : Ryoji Ikeda, un japonais (non, sans blague ?) et son équipe ont projeté sur les façades du Musée Vasarely un spectacle son et lumière, intitulé "the radar" ; ça a donné quelque chose de très dark mais terriblement inspirant. Cet art (projection lumière et son à grands volumes et sur de grandes surfaces d’architecture) se nomme le mapping.

Je vous avais pris une petite vidéo sur mon téléphone mais malheureusement, la qualité n’est pas au rendez-vous. Nous nous contenterons donc de cette photo où il y avait une projection de planètes en noir et blanc sur une bande son grandiose...




… et pour élément de comparaison, la Fondation Vasarely de jour. Le bâtiment est écrasant, alors le spectacle, n’en parlons pas !




Il y a tout un tas d’autres spectacles par les projets e-topie dans les environs et jusqu’au 10 novembre… C’est le moment de sortir pour voir des choses d’inspiration SF !


A Marseille et ses alentours : http://www.mp2013.fr/evenements/2013/10/e-topie/

samedi 7 septembre 2013

I'm Here, la poésie de Spike Jonze

Je ne connais pas très bien l'œuvre de Spike Jonze - en fait, je n'avais entendu parler de lui qu'à cause de Jackass, la bande de givrés qui font des cascades terribles et des blagues dégoûtantes, ou vice versa. Et souvent les deux en même temps. Bref, a priori donc, rien qui ne m'intéresse... 

Sauf que, en 2010, voilà que l'on m'envoie sur le site d'un court métrage SF qui fera définitivement chavirer mon opinion sur ce monsieur. Il réalise à cette époque 30 minutes de poésie émouvante intitulée I'm Here, que je me repasse de temps en temps encore. 




I'm here raconte l'histoire d'un robot parmi tant d'autres, dans une société où leurs droits ne sont pas reconnus - pourquoi le seraient-ils ? Ils sont l'invention de l'homme et ne sont pas sensés avoir d'émotion ou de réelle intelligence. 
Pourtant, dans le monde de Spike Jonze, les robots ont des sentiments, des désirs et des frustrations. Il est étonnant à quel point le réalisateur ressort cette vieille interrogation humaine (et si les robots que nous fabriquions devenaient intelligents au point d'avoir des sentiments et une volonté propre, que ferions-nous ?) d'une manière si touchante et surtout, sans tomber dans le cliché de la domination des machines... 




Au contraire, ici ce sont les hommes qui dominent des machines, les humilient parfois. L'on reconnaît dans cette image la tendance naturelle de l'humain à écraser celui qui est différent : les robots n'ont pas le droit de conduire, on les laisse mourir sur le bord de la route s'il leur arrive quelque chose... Bref, pleines de petites anecdotes qui ne manquent pas de nous rappeler de tristes mais véridiques histoires de racisme ou de sexisme. Spike Jonze a bien cerné la nature humaine... 

L'histoire ne s'arrête pas à ça, par ailleurs. C'est surtout le scénario autour du héros et d'une histoire d'amour qui va peu à peu se développer. Et le héros se comporte exactement comme si nous autres, adultes, découvrions soudain l'existence de l'amour - interdit jusqu'ici.




Je vous invite vivement à aller regarder ce petit bijou de poésie, cela ne vous prendra qu'une demi-heure. Par contre, le site Internet pour le voir bug un petit peu ( http://www.imheremovie.com ) mais vous pouvez le voir sur youtube au cas où cela ne fonctionne pas, juste ici... :




Dans le même genre et si vous avez du temps à tuer, je vous recommande vivement la série Äkta människor, une production suédoise sur le même thème qui a fait un tabac sur Arte sous le nom de "Real humans". 

dimanche 18 août 2013

Des illustrations de Dune... approuvées par Herbert en personne !

C'est une jolie découverte que j'ai pu faire sur le net aujourd'hui : des illustrations de Dune datant des années 60 et bigrement fidèles à l'univers de Frank Herbert


En fait, je ne suis pas une inconditionnelle de Dune (je changerai peut-être d'avis quand j'aurai lu les derniers !), même si j'admire énormément le travail de la création de son univers et surtout l'ambiance particulière qu'il a su donner à ses livres. Le héros ne m'apparaît pas vraiment sympathique mais les coutumes et la vie difficile de Fremen, ainsi que les manigances compliquées des grandes maisons, si. Quant aux vers, et Arrakis, la planète de sable et son épice... Ok, même sans être fan du livre, je suis carrément emballée par le monde imaginaire que l'auteur nous fait découvrir. 

          Or, en SF, une certaine importance a toujours été donnée aux couvertures des livres et autres dessins accompagnant les œuvres, parfois les constituant (à ce propos, il faudra que je vous écrive un truc sur Mœbius un de ces jours !). Or, c'est un certain monsieur John Schoenherr qui s'est attaché à illustrer, avec un terrible talent, l'univers de Dune. 


Les illustrations étaient d'ailleurs tellement juste que Frank Herbert en personne certifiera qu'il n'avait jamais vu aucun artiste approcher autant l'image qu'il se faisait d'Arrakis et de ses habitants. "I can envision no more perfect visual representation of my Dune world than John Schoenherr's careful and accurate illustrations", dira-t-il même (pour les non-anglophones, il dit tout simplement : "je ne peux envisager de meilleures représentations visuelles de Dune que les illustrations soignées et précises de John Schoenherr"). 
Et c'est vrai, quand même, il a pas tort... Regardez-moi Paul : avouez que vous l'imaginiez comme ça vous aussi !


Il paraît même qu'il y a un livre qui est sorti les regroupant il y a bien deux décennies, mais je ne suis pas aux Etats-Unis, aussi ai-je peu de chances, je pense, de le trouver pour l'ajouter à ma bibliothèque, car je doute qu'il soit encore édité. Alors en attendant, vous trouverez des versions grand format > ici <. 




" Je ne connais pas la peur, car la peur tue l'esprit... "

mardi 6 août 2013

Philip K. Dick : Le Guérisseur de Cathédrales (Galactic Pot-Healer)

Ces jours-ci, c’est un classique de la SF que j’ai lu… Ou plutôt, l’auteur en est un classique mais Le Guérisseur de Cathédrales n’est pas vraiment son plus célèbre ouvrage. En fait, sa renommée est due à des histoires telles que Le Maître du Haut-Château, ou encore Les Androïdes rêvent-ils de Moutons Electriques, qui fut l’une des inspirations du film Blade Runner, rien que ça !




Philip Kindred Dick est mort en 1982 à l’âge de 53 ans. Citoyen des USA, il prend des amphétamines pour s’aider à écrire et sa vie de famille en pâtira. La noirceur de ses derniers romans, dit-on, reflète la détresse dans laquelle il aurait vécu ses dernières années… Ce que je veux bien croire, à la lecture de cette œuvre-ci. Pourtant, il faut reconnaître aussi l’imagination plus que débordante dont il fait preuve – et je pense que ceci n’est pas dû qu’à la drogue, au vu de la cohérence de tous les détails avec l’histoire… Bref, ce génie, bien des gens l’avaient repéré avant moi.

                Sachant cela, il fallait bien que je m’essaie à lire ses écrits un de ces quatre. Il faut croire que la vie est bien faite puisque je suis tombée sur Le Guérisseur de Cathédrales dans un vide-grenier, par hasard – à moins que le hasard n’existe pas…




Le Guérisseur de Cathédrales (ou dans son titre original Galactic Pot-Healer) raconte l’histoire torturée d’un pauvre homme à qui il ne reste plus que son talent inutilisé : réparer des poteries. Sa femme est partie, il n’a presque pas d’argent, il vit dans un triste et minuscule appartement et depuis quelques mois… Plus personne ne lui apporte de poteries à réparer. Ou plutôt… A soigner, comme il aime à le dire.
Sur une autre planète, une entité est cependant intéressée par ses talents et va bouleverser le cours de cette morne existence en lui proposant un travail mystérieux et bien rémunéré… Guérir une cathédrale !

Ce que j’ai apprécié dans ce livre, c’est d’abord l’atmosphère noire et pourtant mouvante comme une locomotive, qui fait avancer malgré les difficultés le personnage principal en lequel on peut si facilement s’identifier : Joe doute de lui, de ses capacités, il a cette petite voix dans sa tête qui lui fait tous ces reproches que l’on se fait tous les jours, cette innocence par rapport aux grands de ce monde et qui décident pour tous, aussi. Et puis, il est touché par l’amour sans s’en rendre compte, par l’excitation d’un ailleurs pour lequel nous n’aurions personnellement pas eu le courage d’aller…

Ce livre était autant un voyage vers une autre galaxie qu’un voyage intérieur, une sorte de métaphore de nos vies avec des détails et couleurs multiples que, il faut l’avouer, j’aurais été incapable de créer moi-même… Et c’est là tout le génie de Philip K. Dick !

Je ne vous en raconte pas plus sur l’histoire, je vous laisse la découvrir vous-même un de ces quatre. Je pense que je me procurerai d’autres livres de cet auteur, tellement c’était facile à lire (non, l’écriture de Philip K. Dick n’est absolument pas obscure, c’est fluide et entraînant !). Je vous encourage à me parler de ceux que vous avez lu si c’est le cas, car il y a tellement de choix que je ne sais lequel choisir




                Ah oui, dernier petit détail, la préface.
Je ne lis pas souvent la préface, c’est ennuyeux. Vous la lisez, vous ? Bah moi, j’ai essayé pour ce bouquin avant de commencer : l’auteur de la préface a dévoilé la fin de l’histoire. La chute. Ce pourquoi on lit un roman jusqu’au bout, parfois. GRRRR !!!!!


lundi 5 août 2013

SF pour Science-Fiction


Que l’on soit cinéphile, grand lecteur ou tout simplement bon rêveur d’autres mondes, il y a un genre que l’on connaît tous et pourtant, beaucoup d’entre nous, pauvres humains, l’ont durement rejeté. Cousine de la Fantasy, la Science-Fiction n’a jamais fait l’unanimité – peut-être à cause de sa jeunesse ?




Nouveau ? Plus tant que ça. C’est au début du XXème siècle que les premières histoires fondées sur des hypothèses du futur des êtres humains font leur apparition. Voire imaginant ce qu’aurait pu être notre passé… Ou bien l’histoire de cousins humanoïdes vivant dans une autre galaxie, une galaxie fort lointaine, par exemple. Cela vous dit quelque chose ? C’est avec le cinéma que le genre est mis à la disposition du « grand public » à partir des années 70. Auparavant, c’était un genre naissant et parfois méprisé de la littérature : Philip K. Dick, William Burroughs,  Arthur C. Clarke, Ray Bradbury… Bref, les auteurs sont nombreux ! Avec le développement de la SF et son acceptation progressive dans le monde de l’art, bien d’autres termes sont nés : uchronie, space opera, cyberpunk –

              - Mais, hé ! Si vous êtes ici, c’est que vous connaissez tout cela, n’est-ce pas ? Et que vous avez la sensation que la SF a encore tant de choses à nous offrir…


Par le biais de ce blog, qui se veut prétexte à quelques recherches et beaucoup d’excitation, je vais tenter de me connecter avec vous, petits humains, pour découvrir ce qui fut, ce qui est et ce qui sera dans la sphère SF… Et contribuer à la cultiver avec vous.